Est-ce que vous vous entendez bien tous les trois ? Ian : Oui, très bien, depuis le premier jour de tournage, ce qui est plutôt rare sur une série.
Mark : Ne mens pas. Je le déteste !
(Ian éclate de rire) Comment s’est passé le premier jour de tournage ? Mark : Je me souviens, le tout premier jour, Rodney et moi devions marcher à travers Baltimore en sous-vêtements.
Ian : Oui, c’était marrant.
Mark : Tu lis toujours des trucs dans un scénario que tu ne réalises qu’en les faisant. Comme quand c’est écrit qu’il pleut, tu ne réalises pas vraiment ce que ça implique jusqu’à ce que tu sois trempé et gelé. Et bien c’est pareil que le fait de marcher en ville en sous-vêtements. C’est une ville réelle, avec des personnes réelles, et toi tu es en sous-vêtements !
Ian : Et en sous-vêtements réels.
Et vous êtes en ville en sous-vêtements parce que… ? Mark : On se fait bizuter. Pour entrer dans une fraternité (rassemblement de garçons dans les universités américaines), tu dois passer des étapes d’initiation. En gros, les leaders te font faire des trucs stupides pour t’embarrasser, comme traverser une ville en sous-vêtements.
Ian : Oui, le bizutage est une tradition américaine à la con.
Mark : Quand j’étais à l’Université de New York, il y avait une fraternité de filles dans la rue juste en face de mon dortoir. Pendant leur semaine de bizutage, elles s’exhibaient tout le temps devant moi. Je me souviens avoir passé toute une journée à travailler à mon bureau face à la fenêtre !
(Rodney entre dans la pièce, un paquet de chips à la main et se léchant les doigts. Quel a été votre pire job avant de jouer la comédie ? Mark : J’ai été à la plonge dans un restaurant et apprenti cuisinier. Non, je ne me suis jamais pris la tête à préparer des petits plats. Je ne me suis jamais trop fatigué de ce côté-là.
Ian : Je n’ai jamais eu de boulot horrible parce que j’ai passé quatre ans à faire le mannequin en Europe.
Rodney : J’ai travaillé comme ouvreur au Mann’s Chinese Theatre sur Hollywood Boulevard. C’était cool. Je me suis fait virer parce que je laissais entrer mes amis gratuitement, mon patron n’a pas trop apprécié. Mais j’ai été invité à une avant-première, j’y suis allé, sur le tapis rouge et j’ai vu des personnes qui travaillaient là-bas quelques années plus tôt. C’était marrant ! Ils n’en revenaient pas.
As-tu rencontré des célébrités quand tu travaillais là-bas ? Rodney : Et bien, j’ai vu Leonardo DiCaprio. C’était pendant la folie Titanic, et ils avaient organisé une séance spéciale pour lui et ses fans. Mon boulot consistait à rester dans le carré VIP avec des hot dogs, du popcorn et des sodas ; enfin tout ce qu’ils pouvaient vouloir. Il y a 20 places au balcon, donc Leo, ses potes et sa mère ont regardé le film d’en haut. Au moment où il est apparu à l’écran, toutes les filles se sont mises à hurler, il s’est levé et il est parti avec ses potes. C’est juste pour ça qu’il était venu, pour entendre ses fans hurler. J’ai trouvé ça très arrogant.
As-tu discuté avec lui ? Rodney : Pas à ce moment-là, mais je suis allé récemment à une fête qu’il avait organisée chez lui avec Tobey Maguire. Il est vraiment tranquille comme mec. Loin de ce que j’imaginais. C’est juste pour vous montrer à quel point Hollywood est un monde cinglé. Je veux dire, il y a trois ans je lui servais à manger et aujourd’hui, je vais à sa fête.
A-t-il été difficile de quitter votre famille et de venir à Los Angeles ? Ian : C’était différent pour moi parce que j’avais déjà passé tellement de temps loin de ma famille quand j’étais en Europe.
Rodney : Ça a été dur. Heureusement on a tourné dans le Maryland, c’est là d’où je viens, donc j’ai vu souvent ma mère.
Mark : Sa mère
(montrant Rodney) est un ange. Elle a été une mère pour nous tous.
Rodney : Oui, elle est venue sur le plateau pour nous apporter des bons petits plats.
Est-ce que c’est toujours elle qui lave ton linge ? Rodney : Et bien, en fait, je l’ai fait venir à Los Angeles ! Elle vit avec moi maintenant. J’ai maintenant une femme de ménage et une cuisinière, mais c’est plus que ça, c’est génial de l’avoir à mes côtés.
Mark : Mais il doit se coucher le soir à 23h.
Avez-vous des frères et sœurs ? Mark : J’ai deux demi-frères et une demi-sœur.
Rodney : Je suis enfant unique. Je pense qu’ils m’ont eu et qu’ils se sont dit « Jésus, Seigneur Tout Puissant, ça suffit ». Un jour j’ai demandé à mes parents un frère et ils m’ont offert une poupée gonflable.
(Tout le monde rit) Ils ont fait comme s’ils venaient d’adopter, et m’ont dit : « Voilà ton frère. Il s’appèle Rosco ».
Devais-tu lui faire prendre son bain et changer ses couches ? Rodney : Je le sortais juste un peu, vous voyez ce que je veux dire ? Je m’en souviens parfaitement. C’était dans la banlieue de Washington, à l’époque où mes parents venaient de divorcer. Je devais passer le week end chez mon père, il est venu me chercher avec son pick-up, on a mis la poupée à l’arrière.
C’est quand la dernière que vous vous êtes retrouvés ivres ? Rodney : Je ne bois pas beaucoup, mais Mark a une histoire mémorable à vous raconter, n’est-ce pas ?
Mark : Je vais disparaître.
Rodney : Mark ne s’en souvient même plus, il était complètement défait !
Ian : Allez, c’est la meilleure histoire. Je travaillais, donc j’ai loupé ça.
Rodney : Quand on est allé à l’anniversaire de David Boreanaz à New York, il y avait du champagne, de la bière, c’était open bar. On s’est assis à une table et ils ont apporté le gâteau d’anniversaire, tout le monde s’est mis à chanter… quand j’ai vu Mark déboutonner sa chemise et coller son nez contre le visage de David. Il lui crie « Voilà ton cadeau d’anniversaire ! », et devant tout le monde, il a déboutonné son pantalon et a balancé son caleçon pile sur le gâteau ! Je ne savais pas ce qu’il allait faire ensuite, mais on est parti tout de suite après parce qu’on tournait le lendemain à 6h.
Avez-vous des petites-amies ? Ian : Je suis le seul à en avoir une.
Est-elle actrice ? Ian : Non, pas du tout. C’est tant mieux qu’elle ne le soit pas. Elle est ma planche de salut. Elle est incroyable. J’aime le fait de ne pas avoir à toujours parler boulot. Et elle est cool quand elle me voit embrasser des filles à l’écran. Elle s’appelle Sarah Malatesta. Ça veut dire mauvaise tête en italien.
Mark : Oui, Sarah la bagarreuse !
Ian : Non, elle est vraiment merveilleuse.
Comment vous êtes-vous rencontrés ? Ian : Elle vit dans le même immeuble que l’un de mes meilleurs amis, je la croisais souvent, et à la seconde où je l’ai vue, j’ai tout de suite craqué. Mais elle n’a pas voulu de moi avant 4 mois.
Pourquoi cela ? Mark : Parce qu’elle avait laissé son linge à la buanderie, et lui il l’a lavé à trop chaude température du coup ses pantalons ont rétréci.
Ian : Non ! La raison pour laquelle elle ne me parlait pas c’est que je voulais tellement la connaître que je devenais presque agressif avec toutes mes questions. Et ça ne l’intéressait pas. Elle est à l’université en ce moment, elle travaille beaucoup et n’a pas de temps pour faire de nouvelles rencontres.
Croyez-vous que les garçons jouent beaucoup avec les filles ? Ian : Je pense que c’est des conneries de jouer. C’est typique de Los Angeles. Il faut être totalement honnête.
Mark : Je pense que tout le monde joue un peu dans une certaine mesure. C’est le syndrome Evita. Chaque amoureux utilise l’autre pour atteindre un certain statut, de l’argent, la santé et le pouvoir.
Rodney : Je pense que tout le monde joue et si jamais je trouve une fille qui ne joue pas, j’aurais vraiment peur d’elle !
(Tout le monde éclate de rire) Est-ce que c’est dur de rencontrer des filles bien à Los Angeles ? Mark : Oui. Vraiment, les filles honnêtes sont difficiles à trouver ici.
Ian : Si tu n’es pas quelqu’un ici, tu n’es personne.
Avez-vous eu le plaisir de rencontrer notre reine Elizabeth ? Rodney : Londres ça déchire ! On s’éclate ici. Mark et moi sommes déjà venus il y a quelques mois pour faire de la promotion.
Mark : Je dois vous faire une confession, je ne suis pas fan des petits poids bouillis !
Les anglaises vous plaisent-elles ? Rodney : Oh oui ! Je viens du Maryland où les gens sont vrais. Ils se fichent de quoi tu ressembles ou comment tu t’habilles, vous voyez ce que je veux dire ? vous pouvez vous asseoir et discuter sans qu’on vienne vous demander « Alors t’es acteur ? » ; c’est pareil à Londres. Les filles ont du cran ici. Elles te disent ce qu’elles veulent. Si tu commandes un verre, elles en prennent un avec toi, c’est génial. Elles me branchent. Je pourrais vivre à Londres.
Est-ce que vous êtes sortis à Londres ? Rodney : Oui, mais je me suis perdu. Je me suis retrouvé à 40 minutes de mon hôtel de Park Lane. J’étais quelque part au nord de Londres, avec des rues pavées et tout ! j’avais voulu être un gentleman et appeler un taxi pour raccompagner la fille chez elle, mais elle n’avait pas d’argent pour payer, donc c’est moi qui ai payé. Et je me suis perdu. Mais c’était ma seule mauvaise expérience, toutes les autres filles étaient cool.
Que pensez-vous des filles qui couchent le premier soir ? Mark : Que Dieu les bénisse.
Ian : Ça me refroidit un peu.
Rodney : Je ne sais pas, je n’ai jamais couché avec une fille le premier soir.
Etes-vous refroidis par les filles qui font le premier pas ? Ian : T’es là, « Attends une seconde, tu foires mon plan drague ! »
Rodney : J’aime bien. Je plains les belles femmes, parce que beaucoup d’hommes sont intimidés par elles.
Mark : Rodney pense être le sauveur des belles femmes. Il appartient à l’église de l’intervention divine.
Avec quelle célébrité aimeriez-vous sortir ? Ian : Je ne sors pas en ce moment. Je suis amoureux de ma copine, mais Mark veut sortir avec Katie Holmes.
Mark : Je ne la connais pas mais j’aimerais qu’elle m’appelle. Je la trouve très attirante.
Rodney : Je la connais depuis que j’ai tourné dans Dawson. Je suis très intrigué par Natalie Portman. Sa personnalité et le fait que je sais qu’elle est très intelligente comptent beaucoup.
Star magazine, Grande-Bretagne, 2001 
